L’adage est bien vrai : « Toutes les bonnes choses ont une fin ». Nous voilà de retour de notre tour du monde depuis un peu plus d’un mois. Figurez-vous que maintenant la question qu’on nous pose le plus souvent c’est : « Alors, pas trop dur ce retour ? » On profite donc de cet article pour y répondre un peu plus en détail.

À Chacun son Retour

À vrai dire, il y a autant de retours de tour du monde qu’il n’y a d’expériences, de personnes et de situations. Que l’on ait voyagé seul, en couple, en famille ou entre amis, digérer son retour, c’est une affaire très personnelle.

Dans cet article on ne va pas faire de généralités en vous disant « le retour ça se passe comme ça ». On va plutôt vous raconter comment ça s’est passé pour nous, comment nous reprenons nos marques progressivement et surtout comment on gère (ou pas) la pression sociale après un an de liberté.

Les Premiers Instants

16 septembre 2019, 8H15. Nous atterrissons tout en douceur à Roissy après avoir quitté le même aéroport il y a un an quasi jour pour jour. On est dans le pâté après avoir un peu forcé sur le Champagne dans l’avion. On déconne, ça se saurait si on pouvait se prendre une cuite au Champagne avec Air France en classe Eco. ^^

Gif animé d'une femme qui boit deux coupes de champagne en même temps

Le temps de passer l’immigration et de récupérer nos sacs (pour la dernière fois !), et nous voilà dans le RER B en direction de Paris. C’est dingue ce que les gens font la tronche. C’est peut-être aussi parce qu’on est lundi matin. N’empêche, entre le moment où l’on a quitté l’avion et le moment où l’on grimpe dans le RER, nous avons déjà assisté à trois altercations… pour rien ! On a loupé un épisode là… La France irait-elle mal? Non, on ne va pas rentrer dans ce débat.

Pas très glamour donc nos premiers instants : des gens qui râlent à l’aéroport, des gens qui font la tronche dans le RER. Mais nous, on est contents d’être de retour, il fait beau ce matin et ça sent bon la baguette dans l’aéroport donc jusqu’à là tout va bien.

Les Retrouvailles

Nous avons eu la brillante idée de donner rendez-vous aux copains le soir même de notre arrivée en France. C’était sans compter notre petite nuit dans l’avion et un décalage horaire de 9H. On passe donc notre première journée en France à roupiller sur le canapé des potes qui nous hébergent gentiment (ils n’avaient pas vraiment le choix de toutes manières), histoire d’être frais et dispos pour cette première session retrouvailles.

Gif animé de Michael Scott qui hug Jim

Au bar, on répond à toutes les questions qui fusent dans tous les sens, on boit quelques bières et on clôture la soirée par une petite balade nocturne dans notre ancien quartier (vous savez, à l’époque où on avait encore une maison) avant de retourner nous écrouler sur le canapé des potes.

La Famille

Dès le lendemain matin, nous quittons Paris pour la province où nos familles nous attendent de pied ferme. À partir de là, nous n’aurons plus une minute à nous. Cette première semaine est épuisante mais c’est vraiment trop bon de retrouver tout le monde. Entre le déjeuner avec machin, le café avec bidule et le diner avec truc, on réussit même à caser quelques potes. Et puis, avouons-le : ça fait longtemps qu’on ne s’est pas fait dorloter comme ça alors on en profite.

Gif animé d'un chat se faisant brosser par 4 brosses en même temps

Une fois qu’on pense que la session famille est terminée, on en remet encore une bonne couche en allant rendre visite au père de Salomé en Italie. Là, on joue les prolongations en faisant un peu de tourisme et en profitant des derniers rayons de soleil du mois de septembre.

Le Logement

Maintenant qu’on a fait le plein de Lambrusco, il est temps de penser aux choses sérieuses.

Ce n’est pas tout ça mais Sylvain reprend le boulot dans deux semaines et nous sommes toujours SDF. S’en suit donc une recherche d’appartement dans les règles et bim bam boum, nous voici désormais les heureux locataires d’un charmant meublé Parisien qui, accessoirement, nous coûte un bras.

Gif animé de Chandler et Joey qui rentrent dans un appartement contents

C’est sympa de squatter chez les parents et chez les potes (surtout chez les potes), mais après une année sans maison, il faut admettre qu’il fait bon être chez soi. Certains diront qu’ils ont la sensation d’être enfermés mais nous on est juste heureux de pouvoir nous balader à poil dans notre salon, d’avoir enfin une vraie cuisine avec des ustensiles dignes de ce nom et des casseroles avec des manches (#amériquedusud), de ne plus avoir à partager nos toilettes avec tout l’étage, et d’enfin pouvoir mater Netflix toute la journée sans se dire qu’on a un truc à visiter.

Le Travail

Vaste sujet que le travail après un an sans hiérarchie, sans horaires de bureau, sans trajet de métro aux heures de pointe… Alors que les points que l’on a abordés plus haut sont des aspects plutôt sympas du retour, le retour au bureau est bien moins réjouissant.

Tout dépend d’abord de comment vous avez organisé les choses avant le départ… si vous avez organisé quoique ce soit. Durant le voyage, on a rencontré des gens qui avaient tout bonnement démissionné et qui voyaient leur aventure autour du monde comme une période de remise en question ou de recherche de soi et on trouve ça admirable. Cela dit, et au risque de sonner vieux cons, on n’a plus 20 ans hein !

Gif animé d'un vieux barbu qui danse

Nous avons donc bien organisé notre retour avant de partir. Sylvain a bénéficié d’un congé sans solde d’un peu plus d’un an. Il connaissait donc déjà sa date de reprise avant même que l’on ne quitte la France. Salomé quant à elle a négocié une rupture conventionnelle avec son ancien employeur. Résultat : après avoir gelé ses allocations Pôle Emploi pendant toute la durée du voyage elle peut désormais réactiver ses droits et toucher un petit quelque chose le temps de retrouver un job.

Ressenti au Retour d’un Tour du Monde

Nous revoilà donc presque rentrés dans le moule et ce en à peine deux mois. Et pourtant… les choses ne sont pas si simples.

On ne dirait pas que l’on souffre d’être rentrés car honnêtement, une année en sac à dos c’est suffisant, en tous cas pour nous. Par contre, il est évident que l’on ne porte plus le même regard sur ce qui nous entoure. Une fois de plus, il ne s’agit pas de faire des généralités mais voici quelques exemples :

  • Il y a beaucoup trooooop de plastique sur cette planète ! Sans déconner, on le sait déjà mais on ne peut pas s’en rendre réellement compte avant de voyager longtemps dans des pays en voie de développement, notamment en Asie du Sud-est. Nos potes nous traitent de bobos écolos maintenant. Pas grave, on assume, on trie, on composte et on évite de gaspiller.
  • Les transports en commun… quelle blague ! On va préciser. Les transports en commun, c’est bien car ça permet aux gens de se déplacer sans prendre leur voiture mais on n’est pas du bétail quand même. Donc, oui il faut prendre le métro pour aller bosser, oui on fait comme tout le monde parce qu’on n’a guère le choix mais quand même… le monde marche sur la tête. Et maintenant ça nous frappe.
  • Qu’est ce qu’on a de la chance ! On ne s’en rendait pas forcément compte avant mais F*ck, qu’est ce qu’on est nés dans la bonne partie de la planète ! Encore une fois, cela peut sembler évident dit comme ça, voire limite un peu pompeux.

« Nan mais genre elle débarque, évidemment qu’on est des privilégiés. »

Et bien figurez-vous que ce n’est pas si évident de s’en rendre compte et d’apprécier notre chance parce que, oui, on a aussi nos problèmes de petits bourgeois blancs. Ne vous inquiétez pas, ils nous attendaient bien au chaud là où on les avait laissés en partant. Cela dit, après un an de voyage, on mesure pleinement notre chance au quotidien et on espère très fort que ça va durer.

La Pression Sociale

P*tain de pression sociale. On ne va pas mâcher nos mots à ce sujet. Alors que c’était déjà un sujet difficile à gérer avant le départ, c’est encore pire au retour d’un tour du monde.

Bon, c’est assez personnel puisque Sylvain est imperméable à la pression sociale… à la pression tout court en fait (sauf peut-être celle qui sort d’un fût). C’est donc Salomé qui, en grande anxieuse notoire, se retrouve à se poser des tonnes de questions existentielles.

Gif animé d'une fille anxieuse qui mâche un chewing-gum

Après avoir pris la décision de ne pas rechercher un emploi tout de suite mais de prendre le temps de suivre des formations qui lui tiennent à cœur depuis longtemps, les semaines passent et les certitudes s’effritent. Est-ce le bon choix que de prendre du temps pour soi ? Ne doit-on pas plutôt contribuer à la société de manière traditionnelle, c’est-à-dire en allant bosser comme tout le monde ? Bref, la faute à qui tout ça ? Ben, à la pression sociale pardi !

Prochaine étape : se débarrasser du carcan de la société. Manifestement, un an autour du monde n’a pas suffit.^^

Conclusion et finalité de tout ça

Que dire de plus si ce n’est que la conclusion d’un voyage au long court n’est pas une fin en soi. Certes la date de retour marque la fin de l’aventure comme le 31 décembre marque la fin de l’année mais ce n’est pas pour autant que l’on se retrouve figé.

L’humain est une bestiole qui s’adapte terriblement bien à son environnement. Pour nous, rentrer, prendre un appart’, retourner bosser est donc aussi facile que ça ne l’a été de tout lâcher et de vivre avec un sac à dos pendant un an.

Par contre cette expérience nous a offert de nouvelles perspectives. Nous savons maintenant que nous ne ferons pas notre vie en France et sommes à nouveau dans le projet. C’est d’ailleurs peut être pour cela que le retour est facile à gérer. Il ne s’agit que d’une nouvelle phase de transit. On sait également mieux comment fonctionne notre couple. Ça ne nous empêche pas de nous prendre la tête de temps en temps (sinon ça serait pas drôle^^), mais on peut dire que ce voyage nous a rapproché et a renforcé nos convictions communes.

On espère que cet article a pu parler au plus grand nombre même s’il ne s’appuie que sur notre petite expérience personnelle.

En tous cas, on souhaite à toutes et à tous un retour en douceur. Celles et ceux pour qui ce n’est pas encore le moment de rentrer ou pour qui, au contraire, c’est le moment de partir, vivez votre voyage intensément et profitez de chaque instant !

Claquettes devant la mer turquoise