Après une courte halte à Mae Sot et un passage frontière au poil, nous commençons notre découverte de la Birmanie par Hpa-An, petite ville tranquille nichée au cœur d’une belle campagne. Petit condensé de nos premiers pas et de nos premières impressions en Birmanie.
Hpa-An City
Hpa-An est une petite ville d’environ 50 000 habitants. Très animée la journée, en particulier le matin, elle s’éteint très vite à la nuit tombée. On comprendra bien vite que ce n’est pas une singularité de Hpa-An mais que la vie nocturne Birmane est… inexistante. ˆˆ
Il n’y a rien de notoire à visiter à Hpa-An mais se balader dans la rue constitue une activité en soi. Cette première étape Birmane est pour le moins dépaysante. Tout nous étonne : les odeurs (pas toujours agréables), les hommes en longyi, les visages couverts de thanakha, les sourires rouges de bétel… On est sur une autre planète !
Interlude lexical :
Longyi: sorte de sarong (grand morceau de tissu) que les hommes portent comme une longue jupe en l’enroulant autour de la taille.
Voilà les longyis, même Sylvain s’y est mis!
Thanakha: une pâte issue de l’abrasion sur une pierre mouillée d’un morceau du bois éponyme. Les Birmans (surtout les femmes) se l’étalent sur le visage afin de se protéger du soleil et pour d’autres vertus qu’on a pas forcément bien saisies… à priori ce serait aussi rafraichissant et anti-acnéique. A vérifier. ˆˆ
Petite séance maquillage improvisée
Bétel: nom d’une plante dont les feuilles sont consommées comme du tabac à chiquer. Celles-ci sont agrémentées de tabac, noix d’arec et de chaux (!)… Cette composition est aussi intrigante que dangereuse. Non seulement les dents deviennent teintées de rouge (à cause de l’arec), mais les risques de cancer de la bouche et de la gorge et les pertes de dents sont quasi certains. Autrefois populaire dans toute l’Asie du sud est, ce fléau se concentre maintenant en Birmanie, dont les chaussées sont souvent parsemées de tâches rouges écarlates dues aux crachats des « chiqueurs ». Beurk !
Un vendeur de Bétel ambulant prépare ses feuilles à la chaux
Ahum, bon la minute vocabulaire est terminée. Reprenons !
Dans les rues qui mènent au night market, on aperçoit une chèvre à l’intérieur d’une maison… normal. Ce qui est le plus frappant c’est le contraste entre certaines habitations locales dignes des pires bidonvilles et les hôtels flambant neufs destinés aux touristes. On ressent une véritable fracture. Affaire à suivre…
Ascension Sportive du Mont Zwegabin
Planté au milieu de la plaine environnante de Hpa-An, le mont Zwegabin est un sommet culminant à près de 800 mètres de hauteur. Quoi de mieux pour profiter d’une belle vue à 360° sur la campagne Birmane ?
Surmonté d’un monastère, le mont Zwegabin est aussi un lieu de culte pour les habitants du coin. Y monter constitue donc une sorte de petit pèlerinage. Il était possible de passer la nuit au monastère mais ce n’est malheureusement plus le cas depuis le suicide d’un touriste Français en 2017.
Nous avons tout de même enfilé nos chaussures et gravit les quelques 700 mètres de dénivelé qui séparent l’entrée du site et le sommet. D’après les nombreux témoignages dénichés sur Internet il faudrait 2 heures pour atteindre le sommet. Nous sommes donc fiers de vous annoncer que nous avons torché ça en 1h30, pauses incluses !
On fait un rapide tour du site. Il y a un petit service de restauration qui n’inspire guère confiance, des toilettes où l’on ose même pas mettre les pieds (surtout qu’on est pieds nus), quelques bâtiments constituant le monastère et un stupa. Rien de bien transcendant nous direz-vous mais le jeu en vaut clairement la chandelle : la vue est splendide !
Les singes prennent les autels pour des buffets
La descente est quant à elle tout aussi sportive. Nos genoux en prennent pour leur grade mais nous tenons le rythme.
Au pieds du Mont Zwegabin se trouve le jardin Lumbini… Notre avis sur ce soit disant « Must See » : un champs de Buddhas mal entretenu, pas mal de détritus. Rien de bien folichon en somme.
Sadan Cave
Après notre matinée sportive nous remontons sur notre petit scooter en direction de Sadan Cave.
Les 25 km qui séparent le Mont Zwegabin de Sadan Cave nous permettent de découvrir une campagne tranquille jalonnée de petits villages animés et de rizières verdoyantes.
Sadan Cave est une cavité naturelle qui, comme souvent en Birmanie, abrite un lieu de culte. En apercevant le gigantesque Bouddha tunning à l’entrée de la grotte, on comprend pourquoi on a du ôter nos chaussures pour y entrer. Désolé pour le «Bouddha tunning», ce n’est pas que l’on veuille blasphémer mais… pauvre Bouddha quand même. ˆˆ
Lui manque plus que les jantes chromées…
On traverse la grotte, entouré de nombreux touristes asiatiques… Birmans, Thaïlandais? On ne sait pas trop. Arrivés au bout de la cavité nous embarquons sur un petit bateau qui en 5 minutes nous ramène de l’autre côté d’un pic rocheux. De là nous continuons à pieds (nus toujours) pour rejoindre l’entrée. Nous comprenons maintenant pourquoi les gens qui nous entourent ont gardé leurs chaussures à la main. ˆˆ
Premières Impressions en Birmanie
Une chose nous a frappé : après 15 jours passés en Thaïlande on se reprend un choc culturel malgré le fait d’avoir déjà traversé plusieurs pays d’Asie depuis plus de 3 mois.
On se rend ainsi compte que l’on se réhabitue plus vite au confort qu’à la précarité. Sans doute que si l’on était passé directement du Laos à la Birmanie, nous n’aurions pas eu une sensation si tranchée.
Quoiqu’il en soit, il va nous falloir quelques jours pour nous habituer à l’atmosphère Birmane. On n’ose rien manger de peur de tomber malade, on fait scrupuleusement attention à où l’on pose nos pieds, on est à nouveau frappé par les détritus qui jonchent le bord des routes… et soyons francs, ça pue souvent. ˆˆ
On ne s’arrête bien évidemment pas à ces premières sensations. Au contraire, on a hâte de savoir ce que nous réserve la Birmanie.
Trêve de bla bla. Place aux infos pratiques!
Où dormir à Hpa-An ?
Galaxy Motel : un petit hôtel familial très agréable. De jolies chambres bien propres et un petit déjeuner local délicieux. Il est possible de remplir sa gourde d’eau gratuitement.
Où manger à Hpa-An ?
Pour commencer, sachez qu’on ne prendra pas de risque avec la nourriture en Birmanie. On a entendu trop de gens nous raconter comment ils se sont littéralement vidés dans ce pays.
Khit Thit : petit restaurant conseillé par notre hôtel. On comprend pourquoi : c’est plein de touristes… mais pas que. Bonne ambiance et bons petits plats pour un prix riquiqui. Et on n’est pas tombé malade !
Prix des activités à Hpa-An
- Location d’un scooter : 8000 MMK au Galaxy Motel (4.60€). Le prix est le même partout en ville (janvier 2019).
- Accès au Mont Zwegabin + Jardin Lumbini : 4000 MMK par personne.
- Accès à Sadan Cave : 1000 MMK par personne + 1000 MMK par personne pour prendre le bateau à la sortie (optionnel, franchement ça les valait pas trop).
Après cette prise de contact nous continuons notre découverte du pays 550km plus au nord à Kalaw où un formidable trek nous attend.
Toujours aussi captivante votre aventure, chers Biquette et Sushi.
Vous serez bientôt prêts pour assurer la succession des Jack London, Henry de Monfreid et Éric Julien.
Ayant souvent écouté les échos de touristes de nos amis au retour de Birmanie, vos premières impressions suscitent d’autant plus ma curiosité qu’elles sont d’un ordre fort différent et – en confidence – nettement plus communicative du vécu d’un voyage. Les anecdotes, impressions et réflexions surtout.
Votre interlude lexical m’a tout appris de ce que évoquez… concrètement ET visuellement. Bravo. Je suis friand de ce registre de vos découvertes.
Ne me manque que le chapitre de votre météo. J’ai dû interroger Internet pour savoir que vous avez eu 27*C aujourd’hui et que vous avez 24* cette nuit, vous aurez 23* demain matin et 34* dans l’après-midi. « La Chaîne Météo » dit-elle vrai ?
Avec quel taux d’humanité, au fait ? Avec ou sans orage en fin d’après-midi ? Avec nuages ou ciel azur ?
Que Sushi se soit converti au sarong, je comprends ce souci caméléonesque de prudent respect de la coutume locale, surtout dans un pays aussi sourcilleux quant à son identité, mais le pantalon de Biquette ne m’apparaît pas au parfum local. Et que dire de l’affichage grand format du grand cœur que nous lui connaissons ? Est-ce bien prudent pour un cœur déjà pris ?
Sushi a-t-il prévu de ne plus se livrer à un rasoir qu’à son retour à l’ouest ? À préciser d’ailleurs, à l’ouest du Canada ou bien à l’ouest de l’Europe ? Ou bien plutôt, selon le sens de rotation de la terre choisi, à l’est de Singapour, du Vietnam, du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande, de la Birmanie et… de la suite du chemin de nos SDF familiaux.
Pour le menu privé accompagnant les futures Conférences du Monde des désormais célèbres Biquette et Sushi, la chaux sur une feuille de bétel ne m’apparaît pas s’imposer (la notule de Wikipedia consacrée au bétel est éloquente ! – avec cette impressionnante précision « La noix d’arec – entrant dans la composition du bétel – est un des stimulants les plus importants du monde, utilisée par 200 à 400 millions de personnes ».)
Vos réflexions sur le « choc culturel » – du type : « On se rend ainsi compte que l’on se réhabitue plus vite au confort qu’à la précarité » – me paraissent inscriptibles sur le fronton de nos confortables maisons.
« Trêve de bla bla »: voilà le premier de vos propos à l’égard duquel je me porte en faux. Et qualitativement et quantitativement.
En ce qui concerne la météo, le lapse de temps entre cette étape et l’écriture de l’article est trop grand pour qu’on s’en souvienne haha. Mais entre 25 et 30 degrés me semble probable, et on a eu beau temps la plupart du temps.
Quant à ma pilosité faciale, il est prévu qu’elle reste intacte à notre retour, mais avec un passage chez le barbier afin de la rendre plus présentable !
👏
🍺🥂🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺
🍻 Il est tout de même temps que je me 🍻🍺 découvre. Que je révèle mon identité 🍺🍻 véritable. Que je quitte le refuge de 🍻🍺 mon passeport national. 🍺
🍻 Car enfin, chacun n’utilise-t-il pas 🍻🍺 dans ce blog son appellation de tous 🍻🍻 les jours ? La familière. La familiale. 🍺🍺 L’intime. 🍻
🍻 Biquette. Sushi. Mum. SuDad. Caro… 🍺
🍺 En vérité, en vérité, j’en conviens, le 🍻🍻 masque de ma carte d’identité n’a 🍺🍺 pas la dimension pour cacher un 🍺 🍻 🍻 dont je ne me sépare que pour lui 🍺🍺 redonner fine mousse et blondeur 🍻 🍻 pétillante. 🍺
🍺 Vous avez déjà compris que 🍻🍻 Christian n’est autre que Bierlüfter 🍺🍺 qui vous invite à 🍻! 🍻
🍻 Gesundheit ! 🍻 🍺
🍺 ကျန်းမာခြင်း ! 🍻 🍻
🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻🍺🍻
Bas les masques et haut les chopes si j’ai bien compris !
👍
P.S.:
J’ai déjà rempli les formulaires pour compléter mon état civil, désormais ainsi libellé :
Christian Bernhardt von Bierland dit Bierlüfter
J’imagine que cela a du faire lever quelques sourcils de fonctionnaires.
🍻
Chouette cet article très instructif ! Bravo à votre probiote intestinal de résister depuis quatre mois et demi !! comment font les birmans pour manger sans dents ? Les femmes s’en sortent elles mieux ?
Merci merci. Cependant, la probiote intestinale a rendu les armes peu après (spoiler du prochain article). Pour ce qui est des hommes édentés, ma foi il mange des soupes j’imagine, c’est un plat assez courant. Les femmes sont beaucoup moins nombreuses à chiquer cette saloperie de bétel, mais il y en a quand même.
🤢
Pour Bierlufter vite une cure de désintoxication , ordonnance à retirer au domaine de Montgaillard sinon appelle le 15
Hahahaha, le sevrage va être dur je pense ˆˆ
😤
Garde au grenier ton ordonnance très chère Mum.
À cure de 🍺 je ne survivrais pas !
Au secours ! À l’aide !
L’invasion de ce blog par les Frères Bernhardt est de la première responsabilité de Grande-Biquette et Joyeux-Trinqueur.
Mais comment résister ?
Il est vrai que la compagnie de leurs followers n’est pas non plus pour rien dans l’enthousiasme des deux fans (des deux fous ?) – chacun dans son style ! Depuis l’expression délicieusement familière jusqu’au psychédélisme divagatoire, c’est essentiel.
Et justement, je trouve que cette diversité s’appauvrit.
« Que sont mes amis devenus ?
Que j’avais de si près relus,
Et tant appréciés.
Le vent les ont-ils emportés ? »
… L’Or… Laurence, dite L’Ance d’Or… Caro… et tous les autres.
Sans eux, l’équipe de supporters ne fait plus le poids. Nous avons le plus grand besoin de tous.
Sinon, nos Backpackers pourront commencer à douter de leurs arrières. Et les bavards en être intimidés, complexés, inhibés.
Bref :
Au secours ! À l’aide !
Patience, je suis sûr qu’ils reviendront si on reste discret ˆˆ
🤭
Soit dit autrement :
VOUS NOUS MANQUEZ !
C’est gentil et réciproque !
😍
Ah, c’est complet !
C’est pas grave, je prendrai le prochain !…
🤥