À quelques encablures de La Paz se trouve la Route de la Mort, l’une des routes les plus dangereuses au monde. Nous avons décidé de la descendre en VTT. Une expérience unique en son genre destinée aux amateurs de sensations fortes et aux amoureux de beaux paysages.
La Route de la Mort : Késako
Construite en 1933 à flanc de colline, au bord d’un précipice vertigineux, cette voie peine à laisser passer deux véhicules en même temps d’où les nombreux accidents (souvent mortels) au fil des ans.
Le tronçon le plus dangereux est désormais remplacé (mais pas fermé) par une route plus longue mais bien plus sécurisée. On continue malgré tout à appeler cette axe « la Route de la Mort » pour plusieurs raisons :
- La Route de la Mort ne se résume pas au tronçon que l’on dévale en vélo pour se faire plaisir mais elle relie La Paz à Rurenabaque. 18H de trajet en bus dont même les plus téméraires se souviendront. Un grand nombre de passages restent encore très dangereux malgré la construction de la nouvelle route.
- Sur la partie reconvertie en « piste cyclable » les imprudences se succèdent et quelques touristes en quête de sensations fortes y ont perdu la vie ces dernières années malgré les recommandations et l’encadrement des guides.
Bien Choisir son Agence pour Profiter de la Route de la Mort
D’ailleurs en parlant de guides, on fait un petit focus ici pour vous parler de sécurité. Ce serait quand même bien dommage de se faire mal voire pire alors qu’on est là pour s’éclater.
Toutes les agences ne se valent pas. Lors de notre séjour à La Paz nous avons épluché les avis Google et Trip Advisor des nombreuses compagnies qui proposent l’excursion à la journée et franchement ça fait froid dans le dos.
Nous avons donc décidé de payer un tout petit peu plus cher (mais vraiment pas grand chose) et de profiter des services d’une agence qui nous a été recommandée par quelques expat’ sur le groupe Facebook « Les Français de Bolivie ». Il s’agit de Xtreme Down Hill dont nous avons été pleinement satisfaits. On vous donne plus de détails au bas de l’article.
Départ pour la Route de La Mort
Aujourd’hui on se lève à 6h du mat’ pour rejoindre l’agence Xtreme Down Hill. On s’extirpe péniblement de notre lit bien douillet. C’est d’autant plus dur qu’à l’aube il fait sacrément froid à La Paz.
Inutile de prendre un petit déjeuner puisque le repas est compris dans l’excursion. De toutes manières il est trop tôt pour avaler quoique ce soit. Nous sautons donc dans un micro qui nous emmène en une dizaine de minutes à la Plaza San Francisco d’où nous rejoignons à pied l’agence située dans la rue Sagarnaga.
On fait connaissance avec le reste du groupe : Karolina et Martin avec qui on a fait le tour guidé de La Paz la veille, Élise et Matthieu, un couple de Français avec qui on accroche très vite et Giuseppe un Italien discret mais très sympa. Nous rencontrons aussi nos guides Damian et Alex aussi sympas que professionnels. Même si on a encore la tête dans le c** la journée s’annonce bien.
Préparatifs et Consignes Avant le Départ
Après 1H30 de trajet sur une route magnifique, nous atteignons notre point de départ à 4700 mètres d’altitude.
Alex et Damian dressent la table du petit déj’ et, morfales que nous sommes, nous nous jetons tous dessus sans demander notre reste. On ne va quand même pas faire 64 km de vélo le ventre vide. ^^
On est en pleine digestion quand nos guides nous expliquent plus en détails comment va se dérouler la journée. Au programme : descente de 22 km sur la nouvelle route d’asphalte puis on remonte tous dans le van car ça monte pendant environ 8km (et à presque 4000 mètres on vous assure qu’on n’a pas très envie de grimper à vélo), puis démarrage de la partie la plus fun : la vraie Route de la Mort.
C’est surtout à ce moment-là qu’Alex et Damian nous donne toutes les consignes de sécurité pour profiter au maximum de la journée. On enfile notre équipement (casque intégral et gants, veste et pantalon, coudières et genouillères) et c’est parti !
La Descente : Adrénaline et Émerveillement
On ne va pas s’étendre sur la descente à proprement parler car chaque personne vit l’expérience de manière différente.
Ce que l’on retient c’est que les paysages sont tout simplement sublimes et qu’il est très important d’y aller à son rythme. Alors que Sylvain descend comme un petit foufou, Salomé, plus sage (et surtout traumatisée du vélo après une gamelle mémorable à 18 ans) y va plus tranquillement. Dans les deux cas on s’éclate !
Pour ce qui est des accidents graves, à notre avis et pour avoir arpenté la route, si l’on est prudent et que l’on garde à l’esprit qu’il y a un réel danger potentiel, ils sont tout à fait évitables. En tous cas, à aucun moment de la journée on ne s’est sentis en danger ou en insécurité.
C’est sûr qu’il faut avoir un minimum de condition physique et être assez à l’aise sur un vélo mais on estime que cette activité est largement accessible au plus grand nombre, à condition bien sûr d’avoir vraiment envie de vivre l’expérience.
Par contre, quel kif ! La preuve en image :
Et en vidéo !
Après l’Effort, le Réconfort
Une fois en bas, nous arrivons dans un petit hameau où nous nous débarrassons de notre équipement et où l’on rend les vélos qui seront chargés à nouveau sur le van. C’est l’occasion de prendre une petite bière de récompense en apéro.
Enfin ça c’est la version idéale. Pour nous ça a été légèrement différent. Étrangement Salomé arrive en bas avant Sylvain. Elle comprend vite pourquoi quand Matthieu arrive à son tour lui annonçant que Sylvain a perdu son portable au cours de la descente et qu’il est parti remonter la montagne (!!) à sa recherche avec Damian l’un de nos guides.
Le portable a finalement été retrouvé mais il avait baigné pendant une bonne demi-heure dans un ruisseau et l’écran est complètement explosé. Autant dire que le pauvre appareil ne s’allume plus. ^^ Ça, c’est fait !
Conclusion :
C’est ce qu’ils auraient dû écrire sur le T-Shirt qu’on a reçu à la fin de la journée. ^^
Piscine et Buffet
Pour terminer la journée en beauté, nous nous rendons en van dans un petit restau où un chouette buffet nous attend. Rien de fancy mais c’est juste ce qu’il faut.
Et surtout, il y a une piscine !!! On plonge tous dedans et on s’y prélasse un bon moment avant de passer à table et de finalement plier le camp pour le retour. Attention à prendre du répulsif anti-moustique cependant, on est plusieurs à s’être faits piquer sévèrement.
Trois heures de route nous séparent de La Paz, l’occasion
parfaite pour encore profiter des vues vertigineuses qu’offrent la région des
Yungas.
On arrive à La Paz vers 18H30, tous raides mais heureux de
cette belle journée.
Alors que les autres rentrent à leur hôtel pour se reposer, nous partons faire le tour des réparateurs de téléphone de La Paz pour éventuellement sauver le portable de Sylvain. On réussit finalement à trouver un mec qui accepte de l’ouvrir et de le sécher mais comme l’écran est mort on ne saura pas s’il est encore vivant avant de rentrer en France. Oulala trop de suspense ! Promis on fera une update le moment venu.
Update du 12 décembre 2019 : nous revoilà enfin pour l’épilogue. On met fin au suspense tout de suite : le portable est vivant et il se porte bien. Nous avons finalement décidé de le faire réparer au Canada. C’était la solution la plus simple et la plus économique dans la mesure ou ce modèle n’a jamais été commercialisé en France. Voilà pour les news du petit Pixel 2 qui a eu la trouille de sa vie.
Et maintenant, voici quelques détails pratiques pour profiter au maximum de la Route de la Mort.
Quelle agence choisir pour descendre la Route de la Mort ?
X’treme Down Hill : une agence sérieuse, en tous cas c’est la plus sérieuse que l’on ait repérée. Pour ce qui est du coût de la journée, nous avons payé 400 BOB par personne. Ce prix comprend :
- L’encadrement par deux guides. Un seul guide est prévu si le groupe est constitué de 6 personnes ou moins mais ça nous semble suffisant. En l’occurrence nous étions 7 donc c’était juste royal.
- Le transport : un van nous emmène jusqu’au point de départ en 1H30 environ. Les guides recommandent de laisser toutes ses affaires dans le van qui nous suit tout au long de la journée. Il est donc possible de récupérer ou de déposer quelque chose à n’importe quel moment. Il est aussi possible de grimper dans le véhicule en cas de difficulté ou de coup de pompe. Ils sont très flex’ là-dessus. Le van nous ramène le soir à La Paz en 3H environ, à l’agence si comme nous vous réservez en direct ou à votre hostel si vous réservez via votre logeur comme Giuseppe.
- Les vélos : pour 400 BOB vous aurez droit à un VTT avec suspension frontale. Pour 80 BOB de plus, vous bénéficiez d’un VTT à double suspension. Et pour 50 BOB de plus encore, vous avez un vélo de dingue, genre super confort mais on ne sait pas trop ce qu’il a de plus. En tous cas, on a testé les vélos grand luxe que Karolina, Martin et Giuseppe avaient loués et c’est sûr que c’est très confortable mais on estime que les vélos à suspension frontale sont largement suffisants en terme de confort et de technicité.
- Le matériel annexe : gants, casque intégral, genouillères, coudières, veste et pantalon. On reçoit le tout au point de départ dans un sac nominatif dans lequel se trouve également une bouteille d’eau de 2L.
- Les repas : le petit déjeuner au point de départ, un encas (bananes, sandwich, barres chocolatées, jus de fruit, Coca-Cola) à mi-descente et le déjeuner sous forme de buffet à l’arrivée avant le retour sur La Paz.
- Un T-Shirt souvenir : ça fera un bon pyjama. ^^
- Un set de photos prises par les guides tout au long de la journée : le tout est envoyé via le site de partage de fichiers wetransfer quelques jours après la descente. Pratique si vous ne voulez pas prendre le risque que votre téléphone finisse comme le nôtre.
Ajoutez à cela 50 BOB par personne pour l’entrée sur la Route de la Mort. Cette somme est collectée par les guides au point de départ.
On peut aussi filer un pourboire aux guides à la fin de la journée. On a laissé un petit quelque chose parce que Damian a quand même accompagné Sylvain sur plusieurs kilomètres de montée à la recherche du portable disparu. Vraiment sympa !
Quoi emporter sur la Route de la Mort
Bah, pas son portable, vous l’aurez compris… Bon, on arrête avec ça. Plus sérieusement, voici quelques indispensables :
- La crème solaire : ça tape sévère à 4000 mètres.
- Un maillot de bain : trop bon de plonger dans la piscine à la fin de la descente. Les serviettes sont fournies.
- Des vêtements de rechange : ça c’est pour ceux qui pensent transpirer beaucoup ou en cas de pluie.
- Des lunettes de soleil.
- Du répulsif anti-moustique pour la piscine.
Vous voilà maintenant fin prêts pour dévaler les pentes de la Route de la Mort ! On vous souhaite une bonne descente et un max de fun !
Pour la suite, ça se passe au bord du lac Titicaca, à Copacabana. À très vite !
Point de départ à 4700 mètres d’altitude. Autant dire du sommet du Mont-Blanc. « Ils sont fous » m’a glissé à l’oreille Obélixhardt. Évidemment, les photos sont convaincantes.
« C’est l’occasion de prendre une petite bière de récompense en apéro ». Ouf ! Ça, je comprends instantanément.
Nota Bene
Il ne vous a pas échappé je pense que j’ai lâchement profité des vacances de Mum pour être le premier à poster un commentaire.
Angoisse maternelle au maximum en lisant cet article 😬
Haha j’imagine. Mais on est vivants !
Videmment, là ça en envoie.
Avec un titre pareil, et la petite vidéo qui va bien, pour donner des sensations, vous étiez sûrs de votre effet. « Allez-on-fait-comme-ça et roule-pas-trop-au-milieu-c’est-trop-la-loose ».
Ca fleure bon la post-adolescence. Laisser passer un si beau morceau de bravoure, c’eut été du gâchis.
T Shirt trophée et tout…
Y a que le smartphone qui gardera un mauvais souvenir.. ou plus de souvenir du tout.
Bravo quand même d’avoir survécu !