Tokyo : mégalopole tentaculaire où se côtoient futurisme et tradition. Vibrante, déroutante, attachante, Tokyo nous en a fait voir de toutes les couleurs. On vous raconte nos découvertes jour par jour, quartier par quartier.
Arrivée à Tokyo : Choc Culturel et Thermique
Souvenez-vous, avant d’arriver au Japon, nous avions passé quelques jours entre Bangkok et Koh Lanta avec des copains. Autant vous dire qu’après les 40° du sud de la Thaïlande, on les sent passer les 10° de Tokyo.
Au delà d’une amplitude thermique de près de 30°, l’arrivée à Tokyo c’est aussi une vraie claque culturelle. En vrac voici ce qui nous a le plus fait halluciné après près de 6 mois en Asie du Sud Est :
- Les gens sont tout blancs ! Comparés aux autres asiatiques que l’on avait croisé jusqu’à présent.
- Les toilettes sont complètement dingues : cuvette chauffante, petit spray désodorisant, des jets dans tous les sens (pour devant, pour derrière…), bruits de chasse d’eau pour couvrir les ploufs intempestifs… ils ont pensé à tout !
- Les rues sont calmes. On est à Tokyo, l’une des plus grandes villes du monde, et pourtant on a l’impression d’être au fin fond du Larzac. Pas de scooters qui pétaradent, tous les véhicules sont récents et/ou bien entretenus donc silencieux… Après Bangkok, c’est la 4ème dimension.

Ça a l’air animé comme ça… en fait c’est tout calme
- Les Japonnais sont trop efficaces ! Après avoir pesté pendant 6 mois sur le manque d’efficacité et de logique qui, osons le dire, caractérise pas mal de pays d’Asie du Sud Est, au Japon on se sent tout bête. Ici tout est optimisé, à tel point qu’on a parfois du mal à suivre. ^^
La liste est encore longue mais on va s’arrêter là sinon on risque d’y passer la nuit. Et puis on a pas fait qu’halluciner à Tokyo, on a aussi un peu visité la ville. ;)
Jour 1 à Tokyo : Shibuya
Le matin c’est logistique : Salomé va s’acheter des collants à la supérette 7-eleven pendant que Sylvain accueille son pote Antoine qui va voyager avec nous pendant 2 semaines.
Une fois le copain récupéré et les collants enfilés, on s’attaque en début d’aprem’ à l’un des quartiers mythiques de Tokyo : Shibuya.
Dès la sortie du métro, on tombe sur le célèbre carrefour piéton le plus emprunté du monde.

C’est vrai que ça déconne pas. Il en brasse du monde ce passage piéton. On se fond donc dans la foule de Japonnais ultra disciplinés pour traverser la rue en direction de la tour Hikarie. Il est possible de grimper au 11ème étage de cette tour gratuitement et de profiter d’une très belle vue sur la ville.

À mesure que le jour décline, le quartier s’anime. On se perd avec délice dans les ruelles de Shibuya. On flâne dans les boutiques, notamment Mandarake, l’une des plus grandes librairies de manga du Japon. Avis aux fans, prévoyez la journée ! Mangas de toutes époques et de tous genres, figurines, goodies… Il y en a pour tout le monde.

Une source inépuisable de mangas
Ce qu’on apprécie aussi à Shibuya – et partout à Tokyo d’ailleurs – c’est de passer instantanément d’une artère grouillante, avec néons à foison, à une petite rue résidentielle ultra calme.
Jour 2 à Tokyo : Shinjuku, Harajuku et Kabukicho
Première étape de la journée : la mairie de Tokyo.

Tu le sens le poids de l’administration là ?!
Non, on ne va pas faire de démarches administratives pour s’installer définitivement au Japon mais on va profiter de l’extraordinaire point de vue qu’offre cet extravagant bâtiment. Du haut du 45ème étage de la tour nord, visez un peu ce panorama.

Les mecs ont tellement kiffé qu’il y sont retourné de nuit

Après avoir pris un peu de hauteur, il est temps de redescendre sur terre. On sillonne les rues de Shinjuku entre buildings futuristes et petites rues commerçantes.
Parc Shinjuku-Gyoen
Après un pique-nique 7-eleven sur le pouce, direction le parc Shinjuku-Gyoen. Le parc a été une résidence de la famille Naito à la fin du XIXᵉ siècle pendant l’ère Edo avant de devenir un jardin sous la gestion de l’agence impériale du Japon. C’est ici que nous découvrons nos premiers cerisiers en fleur.

Malgré le froid hivernal, Sakura (fleuraison des cerisiers en japonais) reprend ses droits pour notre plus grand plaisir… et celui des Tokyoïtes.

Sanctuaire Meiji-Jingu
Nous continuons cette journée marathon en direction du sanctuaire Shintoïste Meiji-Jingu. Nous arrivons sur le fil puisque le parc et le sanctuaire ferment leurs portes à 17H. On profite d’une belle lumière pour prendre quelques photos et profiter de la sérénité du sanctuaire qui se vide petit à petit.



Harajuku et Takeshita Dori
Changement de décor pour la dernière étape de cette journée chargée : direction Harajuku. Cet quartier s’articule autour de la célèbre rue Takeshita Dori. C’est ici que l’on trouve notamment les boutiques les plus tendances pour les jeunes japonais et il n’est pas rare de croiser quelques amateurs de cosplay (déguisement excentrique, souvent en référence à la pop culture). D’après le Routard, les cosplayers se rencontreraient à Takeshita Dori surtout le dimanche matin.

Dans cette rue fascinante, on aperçoit aussi des stands de crêpes surréalistes garnies de glaces, de morceaux de brownies etc. Bref les amateurs de desserts ultra caloriques y trouveront leur compte.

Angel Crepes, la référence des crêpes divinement bonnes parait-il
Le quartier « chaud » de Kabukicho
Une dernière étape nous attend : on veut absolument découvrir le quartier de Kabukicho de nuit. Déferlement d’enseignes lumineuses, de néons clignotant, de murs de lumières. Il paraitrait qu’on dépense plus en énergie à Kabukicho qu’à Las Vegas. Épileptiques, s’abstenir !

C’est aussi à Kabukicho que de nombreux salarymen viennent chercher de la compagnie une fois la nuit tombée. En arpentant les rues du quartier on passe devant de nombreux bars à hôtesses du plus fancy au plus glauque. Souvent les établissement de prostitution se présentent comme des lieux d’Information… ahum.

Besoin d’une « information » ?
Si vous vous demandez à quoi ça ressemble à l’intérieur, désolé mais on a pas osé pousser les portes.
Jour 3 à Tokyo : Odaiba et Asakusa
Ce matin nous quittons l’auberge vers 9H30 en direction de la station de métro Shimbashi. C’est de là que part la ligne Yurikamome qui mène à Odaiba.
Odaiba est une île artificielle destinée aux loisirs. Très prisée par les Japonais durant le week-end, mieux vaut prévoir de visiter cet endroit en semaine pour éviter la foule.
La Yurikamome Line
Le trajet pour se rendre à Odaiba en train est déjà une attraction en soi. À l’image de sa destination, la ligne Yurikamome est futuriste. Le train zigzag entre les gratte ciel, monte et descend en mode montagne russe, traverse le gigantesque Rainbow Bridge… Une balade très sympa avec des points de vue époustouflants.
Astuce : montez à l’avant du train pour mieux profiter de la vue. Si plusieurs personnes sont déjà dans la queue pour les premières places, prenez le train suivant. Les départs sont très fréquents – environ toutes les 10 minutes.
Que voir, que visiter à Odaiba ?
Odaiba est constellée de plusieurs bâtiments mythiques de Tokyo, tels que le siège de Fuji TV ou le Miraikan, le musée national des sciences émergentes et de l’innovation (l’équivalent de notre Cité des Sciences à la Villette… mais en plus japonais).

Le siège de Fuji TV
Pour les mecs, le clou de la matinée reste sans conteste le Gundam géant d’Odaiba.

On se balade également au bord de l’eau pour rejoindre la Statue de la Liberté d’où l’on profite d’une vue imprenable sur le Rainbow Bridge.

Puis on reprend le train, à l’arrière cette fois ci pour varier les plaisirs et l’on rentre vers Asakusa, le quartier où se trouve notre auberge.
Asakusa et le temple Senso-Ji
À deux pas de notre auberge, se trouve l’un des plus beaux temples de Tokyo : Senso-Ji. Nous profitons de la visite pour flâner dans l’allée de boutiques qui précèdent le temple. On fait également une petite offrande pour connaitre notre bonne ou notre mauvaise fortune. On est veinard sur ce coup-là : on tire une bonne fortune !

Jour 4 à Tokyo : Akihabara, Ueno et Yanaka
Encore une journée bien chargée qui nous attend. On commence le programme par Akihabara, le quartier ultime des geeks.

Akihabara c’est une succession de salles d’arcades, de magasins d’électronique, de jeux vidéos, mais aussi de tout ce qui touche aux mangas et aux animés (figurines, goodies, livres et DVD). Bref le paradis du geek en recherche de réalité virtuelle et de divertissement. Ce n’est pas pour rien que le coin est aussi connu sous le nom d’Electric Town. Si vous cherchez quelque chose d’électronique et/ou en lien avec la pop culture, c’est ici qu’il faut chercher.

De jour…

… et de nuit.
Les mecs sont plus surexcités que des gosses le matin de Noël. Salomé est un peu plus dubitative… ou en tous cas moins sensible au charme tout relatif du quartier. Elle admet tout de même que c’est une étape incontournable lorsque l’on est à Tokyo.

Les Japonais adorent ces distributeurs de capsules renfermant des figurines à collectionner

Nous aussi d’ailleurs ^^
On visite quelques boutiques, notamment Super Potato, un magasin de retro gaming sur 3 étages avec TOUTES les vieilles consoles (que ce soit Nintendo, Sega, Sony ou autres) et des centaines de vieilles cartouches de jeux dont la plupart n’ont même pas vu le jour en Occident. ^^


Deux salary men s’affrontent devant une boutique de retro gaming
Pour du shopping plus conventionnel, il y a un Don Quijote (sorte de foire fouille immense sur 6-7 étages qui vend de tout et à bon prix), et un gigantesque Bic Camera (moins fouillis que Don Quijote mais tout aussi abordable). C’est dans ce dernier que Sylvain a trouvé ses figurines et ses gadgets au meilleur prix.
Parc d’Ueno
On décide de remonter à pieds vers le quartier d’Ueno. Le parc d’Ueno est l’un des endroits favoris des Tokyoïtes. On comprend vite pourquoi quand on voit le nombre de cerisiers qui bordent les allées du parc. Malheureusement la plupart des arbres ne sont pas encore en fleur lors de notre visite (mi-mars) mais on imagine très bien à quel point ce doit être magique en pleine période de Sakura. Nous faisons un crochet par Benten Island et son temple, situé au milieu d’un petit lac.

Le petit quartier tranquille de Yanaka
On quitte le parc d’Ueno par le nord ouest pour se diriger vers Yanaka. On commence par traverser un cimetière. Rassurez-vous, la balade n’a rien de glauque. Au contraire c’est plutôt agréable après l’ambiance survoltée d’Akihabara et les allées bondées du parc d’Ueno.

On débouche sur une petite rue résidentielle typiquement Japonaise comme on les aime qui elle même mène à la rue commerçante de Yanaka. Alors, oui c’est une rue à touristes mais le coin reste néanmoins agréable pour boire une bière avec quelques locaux en bord de rue sur une cagette en plastique.

On clôture notre dernier jour à Tokyo en passant la soirée avec Jordan, un ex-collègue de thèse de Sylvain installé au Japon depuis quelques années. Ensemble, nous dégustons un roboratif curry arrosé d’une bière locale. Simple, efficace et délicieux !
Tokyo : Le Bilan
Notre découverte de Tokyo touche désormais à sa fin. Nous repasserons brièvement plusieurs fois par la capitale lors de notre séjour, notamment avant notre départ, mais nous réservons ce court séjour pour une session shopping.

Sylvain en train de faire du shopping à Akihabara
On apprécie beaucoup Tokyo qui malgré sa taille et le nombre d’habitants reste une capitale « relativement » simple à appréhender. On dit « relativement » car arriver à Tokyo c’est tout de même se confronter à une civilisation complètement différente de la nôtre, notamment vis à vis des codes sociaux. Au Japon, on ne sait jamais vraiment si on fait bien ou si on fait tout de travers. Par exemple Salomé n’osait pas se moucher dans la rue depuis qu’Antoine lui a dit que ça ne se faisait pas. Info ou intox ? Dur à dire ! C’est difficile de ne pas se sentir comme le grain de sable qui vient détraquer une machine si bien huilée.
Ce qu’on aime tout particulièrement à Tokyo c’est la diversité des ambiances. On y trouve aussi bien des quartiers survoltés comme Shibuya ou Kabukicho que des petits quartiers paisibles aux ruelles tranquilles.

Voici Tokyo

Et Tokyo
On a aussi beaucoup aimé la nourriture ! D’ailleurs on va en parler plus en détails dans la rubrique dédiée de notre prochain article.
Cet article est déjà bien long. Un grand arigato gosaimas à ceux qui en sont venus à bout. ^^ Nous allons donc préparer une fiche pratique à part entière pour Tokyo dans notre prochain post.
Rendez-vous très vite pour les conseils et bons plans de Tokyo. ;)
Après cette lecture fascinante je pense tout de suite à une fourmilière , efficace et respectueuse pour chacun ! admiration totale pour Salomé devant la frénésie masculine !et question , d’où provient cette électricité qui perfusé cette capitale ? cette civilisation respecte l’homme bravo mais la pollution lumineuse nocturne ?
Je comprends comment profiter au minimum cinq fois d’un voyage, sous cinq angles différents, en cinq moments et cadres différents. Malins nos explorateurs de la planète !
Car enfin, Biquette et Sushi ont une première fois vécu leur tour du monde en le préparant soigneusement et en s’y projetant.
Ensuite, nous dialoguions – par exemple – avec eux au sujet de leurs dernières aventures en Thaïlande, pendant qu’ils rédigeaient leurs évocations japonaises, et ce depuis la pampa Argentine… en attendant de nous livrer de vive voix bientôt leurs souvenirs en commentant leurs photos et vidéos.
Le coin du feu de leurs vieux jours sera la sixième manière de rentabiliser leur dépense d’énergie, d’enthousiasme et de sensations.
Aucune bourse ne saurait vous promettre un retour de 600 %. Surtout en monnaie de vie.
Bravo les Artistes !
Super article! Ca donne envie de passer plus dans temps dans ce pays, non?
Alors Sylvain tu nous as ramené des cartouches de Game Gear ? ^^
C’est sûr on a qu’une envie c’est d’y retourner. Et oui j’ai vu beaucoup de cartouches Game Gear, mais j’ai résisté à la tentation ^^’
Ca ne se mange pas, les mangas ? Il y a sûrement une version patissière.
De tous ces commentaires et ces photos impeccables, on retire une sensation d’organisation extrême, de civilisation raffinée, aux antipodes des abandons africains ou asiatiques. Comment ne pas préférer la propreté, l’esthétique et l’efficacité, quitte à verser dans une forme d’infantilisation. J’ai vite ressenti ma préférence. Ces japonais, qui ont amplement montré leur côté obscur -comme les allemands- exercent bien leur séduction, à coups de cerisiers en fleurs.
Oui c’est très attirant cette propreté et cette sérénité dans l’efficacité et l’ordre, surtout après 4 mois dans des pays pas mal bordeliques !