Oui, vous avez bien lu ! Perchée à 4067 mètres, Potosí est la ville la plus haute du monde. Mais alors, qu’est-ce qu’on peut bien trouver dans une ville située presque aussi haut que la pointe du Mont Blanc ? Et bien, plein de choses intéressantes figurez-vous. On vous en dit plus sur notre agréable séjour en altitude.
Potosí : Gare au Mal de Montagne !
Avant de faire escale à Potosí, il faut s’assurer que l’on supporte bien l’altitude. On ne se balade pas à plus de 4000 mètres sans être un tant soit peu acclimaté ou en sachant que l’on ne souffre pas du mal de montagne.
En ce qui nous concerne, RAS. Depuis notre arrivée en Amérique du Sud, nous avons déjà eu maintes fois l’occasion de tester notre résistance à l’altitude notamment à la Montagne des 14 couleurs en Argentine (4350 mètres), aux geysers de Tatio au Chili (4320 mètres) et tout au long de notre excursion de San Pedro de Atacama jusqu’à Uyuni (jusqu’à 5000 mètres).
On ne fait toutefois pas les malins à 4067 mètres d’altitude. À Potosí, rien que monter les escaliers de notre hostel pour rejoindre notre chambre devient un défi.

On a beau supporter l’altitude, l’oxygène manque quand même. Et ça c’est sans compter que les rues de Potosí sont en pente. Autant dire que l’on a fait tout doucement pendant cette escale. ^^
Pourquoi Faire Escale à Potosí ?
Honnêtement, si nous nous arrêtons à Potosí, c’est plus pour marquer une pause entre Uyuni et Sucre. Après avoir passé 3 jours en 4X4 pendant notre périple entre le Chili et Uyuni, nous n’avons pas très envie de nous farcir une longue journée de bus pour rejoindre la capitale Bolivienne (oui, on parle bien de Sucre, La Paz n’étant que la capitale administrative du pays).
Pas de trajet direct Uyuni – Sucre
Autre point à prendre en compte : si vous désirez rejoindre Sucre en direct depuis Uyuni, il faut changer de bus à Potosí. Le bus de Uyuni à Potosí s’arrête à l’ancien terminal de bus. Il faut alors récupérer ses bagages et prendre un taxi ou un micro (mini-bus) pour rallier le nouveau terminal de bus (Nueva Terminal). De là, un autre bus vous emmène à Sucre. On ne sait pas quels sont les temps de correspondance mais toute cette logistique ne nous tente guère.

Qu’à cela ne tienne, on va s’arrêter à Potosí pour quelques jours. Ce qu’on va y faire ? Bah, on verra ça sur place.
Potosí : La Bonne Surprise Bolivienne
Potosí, c’est un peu notre Kinder Surprise de Bolivie. Quand on le reçoit on ne sait pas trop ce qu’on va y trouver. En ce qui nous concerne, notre œuf a tenu ses promesses. Nous sommes conquis par la ville.

Une auberge au top…
En arrivant à Potosí, nous recevons un e-mail laconique de l’auberge dans laquelle nous avons réservé une chambre :
« Désolé, pas de chambre ce soir pour cause de réparation »
Ça commence bien… On jette un œil sur Booking et on repère une auberge où il reste des lits en dortoir. Puisqu’on est sur place, on va y aller en direct. Et là bonne nouvelle, il reste une chambre double avec salle de bain privative pour 150 BOB (19€). C’est assez cher pour la Bolivie mais on a envie de se faire plaisir.
La chambre est très mignonne et juste devant notre porte se trouve un petit salon (commun normalement) que nous allons littéralement squatter (pour ne pas dire privatiser) pendant tout notre séjour. Résultat : notre petite chambrette se transforme en suite. La classe quoi !

…Ou presque au top
Seul bémol – et là on va faire nos vieux réac’ – un soir, le staff de l’auberge s’est livré à un petit concert improvisé qui a fait fuir tous les clients des espaces communs. Ils chantaient horriblement faux et même depuis l’étage, on ne s’entendait plus penser. Le salon du rez de chaussée s’est vidé en cinq minutes mais ça n’a pas eu l’air de les choquer. On se demande encore s’ils ont voulu faire plaisir aux clients ou s’ils étaient juste trop à fond dans leur trip pour remarquer qu’ils faisaient ch*** tout le monde.

Que Visiter, Que Faire à Potosí ?
Nous allons tout de même entrer dans le vif du sujet puisque si vous êtes en train de lire cet article ce n’est pas forcément pour nous entendre raconter notre vie hein ? Voici donc quelques activités incontournables de Potosí :
La Casa de la Moneda
Incontournable et passionnant. On a adoré !
À la base nous nous y rendons pour assister à l’un des tours quotidiens proposés en anglais. Lorsque la dame du guichet nous entend parler français, elle nous propose direct un tour en français. Bon, ben super !

Nous rejoignons donc Édith, notre guide francophone dans la 2ème cour du bâtiment et c’est parti pour 1H30 de visite absolument passionnante !
Nous qui n’avions jamais entendu parler de Potosí avant d’arriver en Bolivie, nous apprenons qu’il s’agissait en fait de l’une des villes les plus importantes d’Amérique du Sud pendant l’époque coloniale. En effet, le cerro Rico, la montagne qui surplombe la ville, était bourré d’argent que les Espagnols ont allègrement extrait des siècles durant.
La Casa de la Moneda de Potosí était la Maison de Monnaie la plus importante d’Amérique Latine. Potosí a donc largement contribué à l’enrichissement de toute l’Europe pendant plusieurs siècles.
On ne va pas vous raconter tout ce qu’on y a appris parce que ce serait trop long et qu’on ne veut pas vous spoiler mais vraiment, la part d’histoire que renferme ce musée est fascinante.

L’église San Francisco
Ici aussi nous avons droit à une visite guidée, mais en espagnol cette fois-ci.^^

On est assez fiers de nous car on comprend presque tout. En cas de doute ou de questions complémentaires, Google Traduction est notre ami ! On admet aussi que notre guide parle lentement pour que l’on comprenne au mieux ses explications.

Cette visite est aussi très intéressante pour mieux comprendre les liens complexes entre l’Église Catholique et les peuples indigènes pendant l’époque coloniale en Amérique du Sud.

Petit bonus : depuis le toit, nous profitons d’un panorama magnifique sur l’ensemble de la ville.


Les tuiles du toit de l’église sont intéressantes: elle doivent leur irrégularité au fait qu’elles ont été moulées sur les cuisses des ouvriers (de différents gabarits du coup). On peut encore apercevoir les traces des doigts qui les ont lissées.

La Torre de la Compañía
Si vous souhaitez profiter d’une autre belle vue sur la ville, la torre de la compañía est idéale.
Cette tour faisait partie d’une église Jésuite mais après l’expulsion de l’ordre religieux d’Amérique du Sud, l’église a été détruite. Il n’en reste désormais plus que cet élément.
Comme on l’a dit plus haut, d’ici aussi on bénéficie d’un excellent point de vue sur le fameux cerro Rico, culminant à 4800 mètres, qui fait intégralement partie de l’histoire de la ville et de la région.

Flâner dans les ruelles de Potosí, goûter une douceur et boire un jus d’orange
Potosí est une très belle ville. Elle est classée au patrimoine de l’UNESCO depuis 1987 d’ailleurs. Il fait bon se balader dans ses ruelles aux maisons coloniales colorées.
Et puisque arpenter les rues en pente de Potosí n’est pas de tout repos pour nos petits poumons d’Européens, nous testons les conos (petits cônes fourrés de crème pâtissière et saupoudrés de noix de coco).

Prenez d’ailleurs le temps de vous assoir quelques minutes sur l’un des bancs ensoleillés de la Plaza 10 de noviembre, centre névralgique de la ville où se rencontrent toutes les générations.

C’est l’occasion d’y siroter un jus d’orange fraîchement pressé.

La faune des carrefours
Fun fact : en Bolivie, la circulation en ville est souvent régulée de façon très joviale par des jeunes déguisés en animaux. Étudiants ou personnes en voie de réinsertion, ceux-ci sont employés par la municipalité afin de limiter les incinérations de feux rouges, très communs dans ce pays. À chaque ville sa mascotte, et à Potosí les carrefours sont envahis par des tigres blancs !

Les mines de Potosí
On vous l’annonce d’emblée : nous n’avons pas visité les mines de Potosí. Nous ne sommes habituellement pas très politiques quant à nos choix de visite mais nous avons appris que les mines sont toujours exploitées dans des conditions dignes de Germinal. On est au 21ème siècle bon sang !
Chaque agence clame haut et fort que le tour qu’elle propose
permet d’améliorer le quotidien des mineurs et que l’activité n’a rien de
voyeuriste. Mouais… on préfère passer notre tour sur ce coup-là.
Notre séjour à Potosí touche maintenant à sa fin. Nous allons attraper un bus en direction de Sucre, l’une de plus belles villes d’Amérique du Sud. En attendant, voici toutes les infos pratiques sur Potosí.
Où dormir à Potosí ?
- Hostel Casa Blanca : une très chouette auberge comme on l’a déjà dit plus haut. Des chambres doubles avec salle de bain privative mais aussi des dortoirs confortables (d’après les témoignages des voyageurs qui y ont dormi). Un copieux buffet petit déjeuner pour 15 BOB par personne et une grande cuisine bien équipée pour faire sa popote. À part le concert improvisé auquel nous avons eu droit le 2ème soir, on a beaucoup apprécié cet hostel.

Où manger à Potosí ?
- Cafe Potocchi : un petit restau pour touriste mais où les prix restent abordables. Idéal pour goûter une bonne soupe bolivienne accompagnée d’une Potosina bien fraîche ou d’un petit verre de vin rouge.

- Santa Clara : un petit restau-snack très pratique pour choper quelques empanadas à emporter. Ils font aussi des burgers, des pizzas, des sandwichs et quelques plats que nous n’avons pas testés. Les empanadas par contre se défendent bien.
- Snack Universo : juste à côté de Santa Clara, ce petit pas de porte est tenu par une mamy et sa fille. Ouvert uniquement en soirée, vous y trouverez des mini-burgers délicieux pour trois fois rien. Impossible à louper puisque les locaux y font chaque soir la queue.

Prix des activités à Potosí
- Casa de la Moneda : 40 BOB par personne (+ 20 BOB pour prendre des photos)
- Église San Francisco : 20 BOB par personne (+ 10 BOB pour prendre des photos)
- Torre de la Compañia : 10 BOB par personne (à payer à l’office du tourisme au pied de la tour)
Comment venir et quitter Potosí ?
- Depuis Uyuni jusqu’à l’ancien terminal de bus de Potosí : 30 BOB par personne – 3 à 4 heures de trajet.
- Depuis le nouveau terminal de bus de Potosí (Nueva Terminal) jusqu’à Sucre : 20 BOB par personne – 2 à 3 heures de trajet.
Pour les deux voyages, nous recommandons la compagnie Emperador. Et si dans un bus vous avez l’occasion d’acheter un charque à un vendeur ambulant, on vous le recommande fortement: c’est délicieux.

Sur ce, rendez-vous très vite à Sucre !
Passionnant !!!!!2 remarques , vous imaginez des tuiles aux dimensions des cuisses de Sylvain et de son père ,..toit bancal 😉. Et les mines d’argent sont exploitées par le pays ,les chinois ou……?
Oui, on va pas se lancer dans une entreprise de fabrication de tuiles avec Papa ^^
Les mines est exploitées par les Boliviens nous semble-t-il.
On n’arrive pas au Kremlin, à la place rouge, là ?
Faut s’attendre à toutes les facéties, avec vous. Très belle, cette ville, en effet, surtout vue des toits. Avec une petite note de Jérusalem (Eh, c’est vous qui avez parlé de tour du monde, pas vrai?)
Faudra que je pense à demander à Daniel Onno si la monnaie est toujours fabriquée par les ânes. Tout cas, le fisc sait où la chercher indéfiniment, dans nos poches.
Immanquablement, on a sous le nez des gourmandises dont nous ne connaîtrons jamais les saveurs, nonobstant vos commentaires. Il suffit de se réjouir de l’enthousiasme qui en ressort.
La police carnavalesque, même Disney n’y avait pas songé.
Les Tigres Blancs feraient un tabac à Paris. Par la rigolade générale des conducteurs, ils provoqueraient de fameux embouteillages, ce que la ville-lumière ne connaît pas encore.
Un charque avec une Potosina, c’est le faste du mariage à la bolivienne.
Vive la mariée !
Lacs émeraudes, flore géante, sous la jupe d’un glacier – pour ne citer que quelques-unes – les photos vues par Instagram sont aussi bluffantes que les précédentes.
Oui les costumes feraient fureur sur les carrefours parisiens, mais je ne donne pas cher de la peau des pauvres étudiants qui s’y risqueraient …