Cet article aurait pu s’intituler « Passer les frontières sans se faire plumer » ou « Passer les frontières en toute sécurité » ou encore « Choisir le meilleur moment pour passer une frontière ». Mais comme en tour du monde les passages de frontières se suivent mais ne se ressemblent pas, on a opté pour un titre plus générique. Voici un condensé de toutes nos aventures frontalières.
Pourquoi un Article sur les Passages de Frontières en Tour du Monde ?
Deux raisons :
- Nous avons-nous même écumé les blogs à la recherche d’informations à chaque fois que nous apprêtions à traverser une frontière. On remercie donc tous les blogueurs qui nous ont ouvert la voie et on reprend le flambeau en espérant que nos conseils et infos soient utiles.
- Force est de constater que les passages de frontières sont un sujet qui intéressent pas mal de voyageurs puisque ce sont nos articles les plus consultés. On est d’ailleurs super contents de pouvoir aider.
Les Passages de Frontières : Toute une Aventure
Vous avez peut-être déjà consulté un de nos articles sur nos passages frontières un peu chauds, ou qui demandaient une logistique particulière, parfois les deux.
Cela dit, on nous pose souvent des questions sur des passages frontières sur lesquels on n’a jamais fait de focus dans nos articles. Il y a pourtant pas mal de choses à dire. On a donc décidé de regrouper chronologiquement toutes les anecdotes rattachées à chacun de nos passages de frontières en tour du monde.
Frontière France – Singapour
Rien de plus simple que d’aller à Singapour lorsqu’on est Français. Pour un séjour de moins de 30 jours il suffit de présenter un passeport valide 6 mois à compter de la date d’entrée sur le territoire et d’être muni d’un billet de sortie du pays.
Si vous souhaitez continuer votre voyage en passant la frontière par voie terrestre vers la Malaisie, on ne sait pas tout à fait comment ça se passe. On ne va donc pas vous donner de mauvaises infos mais ça doit se faire. N’hésitez pas à nous faire part de vos découvertes si vous dénichez des infos utiles.
Pour nous, le passage de douane à l’aéroport de Singapour s’est passé comme sur des roulettes. En plus, on ne nous a même pas demandé nos billets de sortie du pays. On a juste dit qu’on était là pour 5 jours et voilà, le tour du monde commence !
Frontière Singapour – Vietnam
Nous avons passé cette frontière par voie aérienne en partant de l’aéroport de Singapour et en atterrissant à Hanoï.
Nous avions déjà notre e-visa vietnamien en poche à notre arrivée. On a tout simplement fait la demande sur le site officiel un mois auparavant. Si vous avez cliqué, n’ayez pas peur, il s’agit bien du bon lien. Le site est juste totalement moche et lent mais c’est bien ici qu’il faut faire votre demande officielle de e-visa pour passer 30 jours sur le sol Vietnamien. #sitewebdesannées90 #oldschool
Bon à savoir : si votre séjour au Vietnam ne dépasse pas les 15 jours, les touristes français sont exemptés de visa, petits veinards !
RAS au niveau du passage frontière. Nous avons présenté le document que nous avions reçu par mail et imprimé à l’agent des douanes de l’aéroport. Petit coup de tampon sur le passeport et nous voilà au Vietnam pour un mois.
Frontière Vietnam – Cambodge
C’est là que ça se complique. La frontière de Ho Chi Mihn à Phnom Penh est connue pour être bourrée de douaniers bien gras qui s’en mettent plein les poches.
Pour nous qui voyageons alors depuis à peine plus d’un mois ce passage frontière constitue le premier vrai obstacle administratif d’une longue série. ^^
Comment c’était censé se passer
Après nous être renseignés sur l’internet et avoir écumé les blogs de voyageurs, nous optons pour la solution suivante: demander notre visa Cambodgien directement au consulat du Cambodge quitte à rester un peu plus longtemps à Ho Chi Minh. On avait lu qu’il n’y avait pas de bakchich au consulat et qu’il était tout à fait possible d’obtenir son visa en 2 jours au prix normal. On avait aussi lu que les Dollars et les Dongs étaient acceptés mais qu’il valait mieux payer en Dongs.
Comment ça s’est passé en réalité
Pour commencer, une affiche stipule que les visas délivrés en un jour, soit en « express », font l’objet d’un tarif spécial. On ne se souvient plus exactement combien mais en gros, les visas en un jour à 30 dollars, c’est terminé. Nous avons prévu de partir dans le Delta du Mékong le surlendemain. On ne peut manifestement pas laisser nos passeports pendant une semaine au consulat. Il faut donc payer le supplément. On ne sait pas trop si c’est officiel ou pas mais voilà.
Deuxièmement les Dongs sont acceptés certes mais alors à un taux de change complètement délirant. Alors que sur la toile, on avait lu qu’il était plus intéressant de payer en Dong dans la mesure où on est au Vietnam, l’agent en poste ce jour là nous fait payer près de 2€ de supplément par tête en payant en Dong.
Mais voilà, nous n’avons pas de dollar sur nous, on veut régler cette histoire de visa et ne jamais revenir dans cet horrible consulat donc on paye, gentils petits touristes blancs que nous sommes. Et on vous garantit que c’est la première et la dernière fois qu’on se fait enfler pour un visa. Parole de Claquettes !
Focus : E-visa pour le Cambodge
Il existe maintenant un moyen de faire une demande de e-visa. Voici d’ailleurs l’adresse du site officiel.
Ce qu’on sait sur le e-visa pour le Cambodge : il coûte 36 USD et permet de rester 30 jours sur le territoire. Il faut faire attention lorsque vous passez la frontière en terrestre car il n’est pas accepté à tous les postes frontières. La liste des postes frontières qui gèrent le e-visa est disponible sur le site officiel de demande.
Par contre, rien ne vous assure que vous n’allez pas devoir payer un bakchich à la frontière bien que vous ayez déjà votre visa en poche.
Passage frontière en bus entre Ho Chi Minh et Phnom Pehn
Nous quittons Ho Chi Minh en milieu de matinée en bus avec notre visa en poche. Nous avions lu qu’il était possible qu’on nous demande un bakchich malgré la présentation du visa et on ne savait pas trop quoi faire de ça. Finalement notre passage frontière s’est très bien passé.
Alors que nous approchons de la frontière, le chauffeur nous demande nos passeports. On hésite mais on voit que tous les passagers du bus lui donnent leurs papiers. On s’exécute donc. Une fois dans le poste de douane vietnamien, on se met en ligne dans un espèce de couloir et un douanier appelle chaque passager par son nom. Évidemment il n’arrive pas à prononcer nos noms mais comme nous sommes les seuls blancs du bus, il nous fait juste signe de nous avancer quand il arrive à nos passeports. Nous devons également présenter notre visa vietnamien pour la sortie du territoire. Heureusement qu’on a gardé le papier !
Le chauffeur récupère tous les passeports et nous transitons à pieds vers le poste de douane Cambodgien. Là, on ne nous appelle même pas. Nos passeports sont tamponnés pendant que nous attendons tranquillement un peu plus loin.
Finalement nous sortons et le bus arrive. Nous n’avons toujours pas récupéré nos passeports mais on ne panique pas. On fait bien d’ailleurs puis qu’aussitôt réinstallés sur nos sièges, le chauffeur commence à distribuer les papiers d’identité à tous les passagers.
Nous continuons notre route vers Phnom Pehn sans encombre pour arriver dans la capitale Cambodgienne en début de soirée.
En revanche, on ne peut pas garantir que ça se passe comme ça à chaque fois. Dans tous les cas, si un douanier casse les pieds, restez calme. Expliquez-lui que vous avez déjà payé votre visa. Essayez de rejoindre un groupe de touristes qui serait dans le même cas. On dit souvent que l’union fait la force. Le souci c’est que si votre bus ne vous attend pas alors que vous faites le pied de grue pour récupérer votre passeport, vous voilà coincé au milieu de nulle part.
Honnêtement on n’a pas de recette magique pour passer cette frontière sans aucun problème mais une chose est sûre : NE FAITES PAS VOTRE VISA ON ARRIVAL car là, c’est sûr qu’ils vont se gaver. Ayez votre visa en poche avant d’arriver à la frontière, c’est le plus important !
Frontière Cambodge – Laos
Là rien à dire, on a juste été des rockstars ! ^^
On vous vous laisse découvrir ça en détail dans notre article « Passage Frontière Cambodge Laos à la Cool ».
Frontière Laos – Thaïlande
Retrouvez notre article « Passage Frontière Laos-Thaïlande : de Luang Namtha à Chang Rai ».
Frontière Thaïlande – Birmanie
Toutes les infos pour obtenir le visa Birman et passer la frontière tranquillement sont dans notre article « Passage frontière Thaïlande -Birmanie : Un Jeu d’Enfant ».
Frontière Birmanie – Thaïlande
Bon à savoir : il n’y pas pas de bakchich à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.
Notre passage frontière Birmanie-Thaïlande par voie terrestre s’est donc super bien déroulé.
Pour la logistique, nous sommes partis de Yangon vers 21h et sommes arrivés à Myawaddy, la ville frontalière, le lendemain matin vers 6H30. Nous avons pris un tuk-tuk jusqu’au poste frontière à 3km de la gare routière. On aurait tout aussi bien pu marcher mais on était claqués et il nous restait quelques Kyats en poche.
Une fois au poste de frontière, on repère « la file pour les blancs ». Il est tôt donc il n’y a pas finalement qu’une seule file. RAS, on obtient nos tampons de sortie et d’entrée sans aucun problème.
Une fois la frontière traversée, nous prenons un tuk-tuk collectif vers la gare routière de Mae Sot où nous sautons dans un bus top confort en direction de Bangkok à 9H30. Arrivée à notre hôtel à Bangkok à 19H30. Ça fait du bien quand ça s’arrête !
Frontière Thaïlande – Philippines et Philippines – Thaïlande
Depuis Bangkok nous sommes allés aux Philippines par voie aérienne. De toutes façons pour aller aux Philippines c’est l’avion ou la nage donc ça limite vite les options. ^^
Bonne nouvelle : nous autres, petits Français, n’avons pas besoin de visa pour un séjour de moins de 30 jours aux Philippines. En revanche, pour un séjour de plus de 30 jours, il faudra prendre ses dispositions. En ce qui nous concerne nous n’avons passé que 26 jours sur le territoire. Nous n’avons donc pas fait de visa.
RAS au niveau de la douane à l’aéroport de Manille si ce n’est que la file était assez longue et qu’on est tombés sur la stagiaire. ^^ Enfin bon, rien d’insurmontable.
En revanche on attire votre attention sur le fait qu’il est important de détenir un billet d’avion prouvant la date de sortie du territoire Philippin pour pouvoir y entrer. Alors qu’à Singapour (même critère d’entrée) on ne nous a rien demandés, pour aller aux Philippines, notre billet retour nous a été demandé au comptoir de la compagnie à l’aéroport de Bangkok. Si nous n’avions pas présenté nos billets retour, la compagnie nous aurait refusé l’accès à l’avion. Et il ne s’agit pas d’une exception. Il est arrivé la même chose à Amandine, une copine de voyage, au départ de Yangon. Elle a dû prendre un billet d’avion des Philippines vers l’Indonésie en catastrophe devant le comptoir d’enregistrement des bagages pour faire valoir son billet Yangon-Manille et pouvoir monter dans l’avion.
On insiste donc là-dessus : avant de prendre votre avion pour les Philippines quelle que soit la compagnie et le pays de départ, munissez vous du billet de sortie du pays au préalable sans quoi vous ne mettrez pas les pieds sur le territoire Philippin.
Pour notre retour des Philippines vers Bangkok, rien à signaler non plus. Tout s’est très bien passé.
Focus : Entrées Multiples en Thaïlande
Pendant notre voyage, la Thaïlande a un peu été notre hub asiatique. On y est entrés et on en est sortis trois fois en tout sur deux années calendaires (2018 et 2019).
La première fois, nous sommes entrés par voie terrestre depuis le Laos. Nous avons passé 17 jours dans le pays sur un droit d’exemption de visa de 30 jours en tant que ressortissants Français (le premier et l’unique de l’année 2018). Nous sommes ressortis par voie terrestre vers la Birmanie.
Lors de notre 2ème visite en Thaïlande, nous sommes entrés par voie terrestre à Mae Sot depuis la Birmanie. Nous sommes restés 10 jours sur le sol Thaïlandais sur un nouveau droit d’exemption de visa de 30 jours en tant que ressortissants Français (le premier de 2019). Nous sommes ressortis par voie aérienne à Bangkok vers Manille.
Enfin, nous avons effectué un troisième séjour en Thaïlande en entrant par voie aérienne depuis Manille. Nous avons passé 16 jours dans le pays sur un nouveau droit d’exemption de visa de 30 jours (le deuxième et dernier de l’année 2019). Nous sommes ressortis de Thaïlande par voie aérienne vers Tokyo.
On a essayé de ne pas trop tirer sur la corde en ce qui concerne nos séjours en Thaïlande. En effet depuis 2018, le gouvernement Thaïlandais fait la chasse au visa-run qui consiste à sortir du pays quelques heures (par exemple au Laos ou en Birmanie) pour y ré-entrer dans la foulée et profiter d’une nouvelle exemption de 30 jours. Les entrées multiples sont donc plus contrôlées depuis mais tout reste relatif.
Le mieux c’est d’agir en toute transparence vis-à-vis des douanes de bien se renseigner avant le départ car les lois changent vite.
Frontière Thaïlande – Japon
Nous sommes arrivés au Japon par voie aérienne depuis Bangkok.
Notre arrivée au Japon a été à l’image de notre séjour : parfait !
Bon à savoir : les ressortissants Français bénéficie d’une exemption de visa pour un séjour de maximum 90 jours sur le sol Japonais.
Frontière Japon – Argentine
Ouais carrément, Japon – Argentine : deux vols de 12 heures, 6 heures d’escale en Nouvelle Zélande, 12 heures de jetlag et 10 jours pour s’en remettre.
Mais en ce qui concerne les douanes, RAS. ^^
Une fois en Argentine, en tant que ressortissant Français, on peut séjourner 90 jours dans le pays sans visa.
Frontière Argentine – Chili
Nous avons passé la frontière d’Argentine au Chili par voie terrestre avec un bus de Mendoza à Santiago du Chili.
Outre le fait que la nationale 7 soit magnifique, on attire votre attention sur trois choses si vous aussi vous voulez passez la frontière entre Mendoza et Santiago.
- La frontière se situe à plus de 3000 mètres d’altitude. Attention donc au mal d’altitude.
- Les Chiliens ne vous laisseront pas rentrer ce que vous voulez sur leur sol. Pour la petite histoire, le gouvernement Chilien fait la chasse à la mouche de Méditerranée, une petite bête apparemment bien de chez nous mais dont on n’a honnêtement jamais entendu parler. Tout ça pour dire que si vous avez des fruits ou des légumes sur vous, ils ne passeront pas la frontière.
- Comme les douaniers Chiliens sont trèèèèèèèèèès tatillons, ils fouillent avec attention TOUS les bagages. Du coup, le passage de frontière au niveau du col de Los Libertadores peut prendre beaucoup de temps selon le nombre de véhicules et de personnes à fouiller. Pour peu que vous souffriez du mal d’altitude, ce passage de frontière peut vite tourner au cauchemar.
Notre passage frontière Argentine -Chili en pratique
Concrètement voilà comment s’est passé notre passage de frontière. Une fois de plus on a eu un bol énorme puisqu’on n’a presque pas attendu. Ça, c’est la grosse bonne nouvelle de la journée !
Le bus arrive au poste de frontière Argentin. Les douaniers Argentins doivent faire la sieste puisqu’il ne se passe pas grand-chose de leur côté. On remonte dans le bus et on file rapidement du côté Chilien. Là nous descendons tous du bus en prenant TOUTES nos affaires à main y compris le magazine qui traine dans le vide poche. On se met ensuite en ligne dans une sorte de hangar où sont installés les guichets des douaniers. Dans la file, une dame Chilienne très sympa nous signale qu’il faut qu’on se débarrasse de tous nos fruits et légumes. On se partage donc notre dernière banane rapidos avant de passer au guichet.
Coup de tampon, pif paf et nous voilà perdus au milieu des bus. À ce stade on ne parle pas un mot d’espagnol, du coup on n’a rien pigé aux instructions qu’on nous a données. ^^ Après avoir erré pendant quelques minutes sur le parking, on repère nos compagnons de bus alignés dans une petite pièce où les sacs à mains sont passés aux rayons X. On apprend à ce moment là que les gros sacs en soute on subit le même sort juste avant. On discute avec un Français qui nous annonce fièrement qu’il a planqué un oignon et une carotte dans la poubelle du bus. Au même moment on voit un douanier passer avec une carotte et un oignon et les mettre direct à la poubelle. Loupé ! Notre comparse français est dégouté. Une nana se fait appeler. Elle a laissé un sandwich dans le bus. Résultat, elle a droit à un contrôle supplémentaire. Ça va les gars, c’est un sandwich. On va se détendre.
Bref une fois que toutes nos affaires, le bus et nous même sommes passés au crible, le tout en 40 petites minutes, on peut enfin remonter dans le véhicule et continuer le voyage. Bienvenue au Chili !
Une mouche de Méditerranée ! AAAAAAH !
Frontière Chili – Bolivie
Nous avons passé la frontière entre le Chili et la Bolivie par voie terrestre dans le cadre d’une excursion de 3 jours de San Pedro de Atacama au Chili à Uyuni en Bolivie.
Pour la petite histoire, l’agence que nous avons choisie pour faire cette excursion nous a clairement signalé qu’il fallait prévoir 15 bolivianos par personne pour la douane bolivienne. L’info était même précisée sur la brochure des indispensables qu’on a reçu en finalisant notre commande.
« Hey les gars, pensez à prendre de la crème solaire et les 15 BOB de bakchich pour les douaniers hein ! »
Pas gênés les mecs quoi. C’est donc la mort dans l’âme qu’on a glissé 30 BOB supplémentaires dans notre portefeuille avant de quitter le Chili. Le problème au niveau de cette douane c’est qu’on se trouve à 4000 mètres d’altitude, littéralement au milieu de nulle part et que notre seul moyen de locomotion c’est le 4X4 qui nous attend de l’autre côté de la frontière. Donc en gros, si on nous demande du bakchich, on n’a pas vraiment d’autre choix que d’obtempérer. Et croyez-nous c’est pas notre genre !
La bonne surprise c’est qu’on ne nous a rien demandé à la douane. Faut croire que les agents étaient de bonne humeur ce jour-là. On nous a juste dit qu’il faudrait qu’on paye à la sortie du pays. Mouais, c’est pas très clair tout ça mais soit. On y reviendra d’ailleurs.
Notre passage frontière Chili-Bolivie en pratique
Hormis cette histoire de bakchich à la noix, voici concrètement comment se passe le passage frontière Chili – Bolivie dans le cadre d’une excursion vers Uyuni.
Un van affrété par l’agence qui gère l’excursion passe nous chercher à notre Airbnb vers 6h30 du matin. On va ensuite récupérer nos compagnons de voyage. Une fois le groupe au complet, nous roulons jusqu’à la barrière qui ferme la route vers la frontière. L’accès est interdit pendant la nuit. La barrière est donc ouverte chaque matin à 8h par les carabinieros. Nous arrivons bien en avance, le temps d’installer une table pleine de victuailles au bord de la route et de prendre un roboratif petit déj’ en admirant le soleil se lever sur le désert de San Pedro de Atacama. On a vu pire pour commencer la journée.
8H : la barrière se lève, la file de véhicule (camions de marchandises, vans pleins de touristes, voitures de particuliers…) se met en mouvement et l’ascension commence.
Attention, tout le monde ne peut pas passer la douane par là car cela implique passer de 2500 à 4000 mètres d’altitude en 40 minutes, parfois moins si votre chauffeur se prend pour Schumacher. Autant dire que si vous êtes sujet au mal d’altitude, mieux vaut éviter. D’autant plus qu’une fois en haut, on ne redescend plus avant… longtemps ! Pour nous, la descente s’amorce à Sucre à 2800 mètres (tout est relatif), plus d’une semaine après le départ de San Pedro de Atacama.
Une fois arrivée à la frontière Chilienne, on sort du van, on entre dans un bâtiment flambant neuf ultra moderne avec quelques guichets et on présente tour à tour notre passeport et notre PDI. Le PDI est un papier que le douanier Chilien glisse dans votre passeport au moment de l’entrée dans le pays. Ce document ressemble plus à un ticket de caisse qu’à un papier officiel doit impérativement être présentée à la douane pour sortir du pays.
Beaucoup de touristes perdent leur PDI car personne ne nous informe de son importance au moment où on nous le remet. En ce qui nous concerne, on a compris de quoi il s’agissait au moment où le type de l’agence nous a signalé qu’il fallait absolument l’avoir sur nous au moment de quitter le Chili. En gros on a eu du bol de ne pas l’avoir paumé.
« Aaaaah ce truc là… ok d’accord… »
Si vous perdez votre PDI, faites profil bas, dites aux douaniers que vous êtes trop méga super désolés, flagellez vous devant eux s’il le faut et vous devriez vous en sortir avec un petit sermon. Ça, c’est valable si la loi ne s’est pas endurcie depuis juin 2019.
Quand tu es à la frontière chilienne et que tu as perdu ton PDI
Une fois sortis du Chili, on remonte dans le van qui roule encore un peu pour nous emmener au poste de douane Bolivien. Changement de décor direct. Alors que la douane Chilienne ressemblait à un vaisseau spatial, du côté Bolivie on est plus dans le style cahute de berger. Ça met direct dans l’ambiance. ^^
On entre donc dans la cahute. Ça ne sent pas la biquette mais limite. Evo Morales, accroché au mur, nous observe et on se dit :
« Tiens, le président aussi c’est un berger… »
On n’était pas loin, c’était un éleveur de lamas en fait.
Les douaniers tamponnent nos passeports tranquillement puis on rejoint Miguel qui sera notre chauffeur et guide pendant les trois prochains jours. Le temps de transbahuter nos sacs du van au 4X4 et nous voilà en Bolivie.
Frontière Bolivie – Pérou
À ce stade vous devez vous dire :
« Mouais, ils n’ont jamais de problème pendant leurs passages de frontière ces deux-là, c’est louche quand même »
En effet on a souvent du bol, on l’admet… Et puis on est arrivés au Pérou. Comme notre arrivée au Japon fut à l’image de notre séjour (c’est à dire parfait), notre arrivée au Pérou fut elle aussi à l’image de notre séjour : chaotique (pour rester polis).
Il est 8H45. On attend notre bus pour passer la frontière par voie terrestre depuis Copacabana en Bolivie jusqu’à Puno au Pérou. Comme souvent en Amérique du Sud, les horaires sont une notion très relative. On profite donc du retard pour aller dépenser nos derniers Bolivianos dans la boulangerie en face de l’arrêt de bus. Une fois dans le bus, on s’installe confortablement, prêts à déguster notre petit déj’ quand Salomé se souvient de ce que les douaniers à l’entrée de la Bolivie nous ont dit au sujet des 15 BOB de taxe. On check rapidement sur le net si cette info est vraie ou pas mais on ne trouve rien de clair. Dans le doute, on décide d’aller échanger notre petit déj contre nos derniers BOB si le commerçant est d’accord.
Sylvain descend du bus en vitesse et commence à négocier avec le type de la boulangerie. Le mec accepte de récupérer nos emplettes et de nous rembourser. Mais au moment où il ouvre le tiroir-caisse, le bus démarre sans crier gare alors qu’il y a encore des passagers à l’extérieur. Sylvain se jette dans le bus pendant que la porte se ferme sur sa jambe lui tordant méchamment le genou. Résultat : on n’a plus de bouffe, plus d’argent et Sylvain boite.
D’autres passagers manquent à l’appel. Alors qu’ils courent après le bus, tous les passagers à bord se manifestent en demandant au chauffeur de s’arrêter. Un type censé donné les instructions aux touristes jusqu’à la frontière commence à faire sa loi… ou plutôt à faire son intéressant, nous parlant comme à des enfants de maternelle alors qu’on lui demande simplement d’arrêter le bus pour récupérer les passagers qui courent derrière. Bref un bazar pas possible pour pas grand-chose.
Le bus finit par s’arrêter et Ô joie, Ô bonheur, le type de la boulangerie a lui aussi couru dernière le bus. Il en profite donc pour grimper et nous rend notre providentiel petit déjeuner. Du coup on n’a toujours pas de fric, Sylvain a de plus en plus mal au genou mais on ne mourra pas de faim. ^^
À part ça le passage de frontière se passe tout à fait normalement. RAS à ce niveau-là. Et nous n’avons jamais eu à payer 15 BOB ni pour entrer ni pour sortir du pays. Notre hésitation s’est basée sur le fait que nous n’avons trouvé aucune information démentant clairement cette rumeur. Au contraire, nous avons lu beaucoup de témoignages de gens qui ont payés et qui semblaient dire qu’il s’agissait d’une taxe légale. En Asie au moins c’est clair : beaucoup payent mais c’est de notoriété publique que c’est du pur bakchich. Dans le cas des 15 BOB en Bolivie c’était beaucoup moins évident. On l’affirme maintenant haut et fort : CE SONT DES CO**ERIES.
Frontière Pérou – Équateur
Pour passer la frontière du Pérou à l’Équateur, le plus simple c’est encore de découvrir l’article où on explique comment nous sommes allés de Huaraz à Cuenca.
Un périple de 48h avec, à la clé, tous nos conseils pour passer la frontière sans encombre. On y fait tout particulièrement un petit focus sur les problèmes d’insécurité et de vols. Rassurez-vous, ça se fait très bien en dépit de tout ce que vous avez pu entendre.
Frontière Équateur – Colombie
Ahhh, ça c’est aussi un gros morceau. Si vous ne l’avez pas encore lu, on vous invite à découvrir notre article « Frontière Équateur-Colombie d’Otavalo à Ipiales ».
Frontière Colombie – Canada
Nous avons passé cette frontière par voie aérienne en faisant une escale d’une nuit à Mexico.
En ce qui concerne notre nuit à Mexico, nous ne sommes pas sortis de l’aéroport. Nous avons donc vaguement somnolé sur le carrelage froid de cet aéroport pas très accueillant. Cela dit, niveau sécurité, nous n’avons pas senti de tensions particulières.
En revanche, on souligne qu’en atterrissant à 20h à Mexico, le passage de la douane a été le plus long qu’on n’ait jamais vu en un an de voyage. Une dizaine de guichets étaient ouverts mais la file n’en finissait plus. On a pris notre mal en patience pour finalement présenter nos passeports au bout de plus d’une heure de queue. À considérer si vous avez une correspondance un peu serrée. En ce qui nous concerne, on avait toute la nuit donc pas de stress. On imagine (espère) aussi que ce n’est pas tout le temps comme ça. Il faut croire que plusieurs vols internationaux ont atterri en même temps, d’où la foule de passagers qui passaient les douanes ce soir-là.
En ce qui concerne l’arrivée au Canada, tout s’est très bien passé. Le passage à la douane s’est fait via un guichet électronique où il nous a suffit de scanner notre passeport pour obtenir un petit papier à présenter à un agent posté un peu plus loin.
Focus sur L’AVE Canadien
Attention, pour se rendre au Canada, les ressortissants Français n’ont plus besoin de visa. En revanche il est obligatoire de présenter l’AVE (équivalent de l’ESTA aux États-Unis).
Pour obtenir L’AVE, rendez-vous sur la page de demande officielle et remplissez les champs requis. Acquittez-vous de 7 CAD à payer en ligne. Votre AVE vous sera adressé par e-mail quasiment dans la foulée. Inutile de l’imprimer. L’AVE est un document facilement consultable sur smartphone. Une fois arrivé au Canada, votre AVE est automatiquement relié à votre passeport électronique. Il est donc reconnu lorsque vous le scannez en entrant sur le territoire Canadien.
Renseignez-vous bien tout de même par rapport aux modalités d’entrée et de sortie du territoire Canadien par voie aérienne. Lorsque nous avons enregistré nos bagages pour Mexico à l’aéroport de Bogota en Colombie, l’agent nous a posé pas mal de questions, notamment quelle était notre destination finale. Quand on a répondu Canada, il nous a demandé de présenter notre AVE et notre billet de sortie du Canada. Heureusement qu’on avait nos billets Air France pour Paris à portée de main parce qu’on n’avait pas du tout imaginé qu’on nous demanderait tout ça.
Frontière Canada – France
Retour au pays de la baguette 362 jours après notre départ pour Singapour. Ça fait du bien quand même de rentrer chez soi.
Que dire? Nous avons atterri à Roissy Charles de Gaulle? On a eu droit à la file « Français » au passage de douane ce qui nous a bien évidemment fait gagner énormément de temps.
Bah voilà, à part ça RAS. Ce n’est jamais bien compliqué de rentrer dans son pays.
Et voilà, vous savez tout sur l’intégralité de nos passages de frontières pendant notre tour du monde.
Si vous aussi, vous prévoyez de voyager au long court, ne négligez surtout pas la préparation de vos passages de frontières. Même si généralement les choses se passent bien, mieux vaut être bien informé sur les particularités de chaque passage de frontière. Cela évite les mauvaises surprises.
Au cours de votre voyage, des rencontres et de vos nombreux passages de frontières, vous allez également découvrir le pouvoir du passeport Français. On ne s’en rend pas forcément compte mais être citoyen français est super avantageux pour voyager. (Visas moins chers, exemption dans de nombreux pays…). Bref, vous verrez !
Si vous avez des questions, des remarques ou envie de partager votre expérience, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire !
Si vous êtes timides vous pouvez également utiliser notre formulaire de contact. 😉
En attendant on vous souhaite un excellent voyage !
Ce long article m’a replongé dans la philosophie classique dédiée aux frontières.
Représentent-elles des murs à franchir ou des ponts qui relient ?
Recèlent-elles des différences dont on s’enrichît ou suscitent-elles des repliements identitaires ?
Réservent-elles des exemples dont on peut s’inspirer pour faire son benchmarking afin de s’améliorer et grandir ou dont on fabrique des épouvantails pour se « protéger » derrière des tranchées ?
(Commentaire de culture alsacienne)
En ces temps de confinement, les frontières ne servent plus à grand chose. Va y avoir des toiles d’araignées dessus rapidement.
Des araignées en gardes frontières, c’est amusant à imaginer. Elles n’ont même pas besoin de miradors.